Je raconte mon post partum

par Madd  -  6 Mai 2022, 07:59

Je raconte mon post partum

C'est clair, rien à voir avec du maquillage mais un besoin d'écrire sur ce sujet tellement important dont on parle trop peu. 

Bébé est arrivé le 25 mars à 3h18, à terme. J'ai écrit le récit de mon accouchement que je ne vais pas publier (bien que très positif) mais que je peux partager avec certaines personnes qui le désirent. 

Là j'aimerais raconter mon expérience du post partum, le sujet tabou. En fait quand je discutais avec des nouvelles mamans, peu osaient rentrer dans les détails, à part "ça va, un peu fatiguée". Alors quand je l'ai vécu, je me suis dit "merde alors, c'est moi qui ressent tout puissance 1000?" chaque femme est différente mais c'est pourtant bien quelque chose qui existe. Et encore le mien est très positif. 

Après un accouchement magnifique mais un peu perturbant parce que tout ne s'est pas passé exactement comme je l'avais imaginé (c'est normal, je suis d'accord, mais étant très organisée et ayant besoin d'imaginer les choses il a ensuite fallut que je fasse des mises au point régulièrement pour comprendre et accepter ce changement de parcours), vient le moment de la rencontre avec bébé, tâtonner un peu mais finalement pas tant que ça, parce que quand c'est ton bébé tu sais, c'est tout. 

Tout se passe très bien pour moi, je suis à fond dans mon nouveau rôle de maman, je ne dors pas, je n'en ressent pas le besoin, les hormones m'aident à tenir, je suis en forme et ne fait que manger du chocolat ( ça aura duré 1 bon mois 😂). Le lendemain (ou sur lendemain je ne sais plus, le temps ne passe pas du tout de la même manière qu'avant), chéri me pousse à prendre l'air quelques minutes, ce que je fais parce qu'il fait super beau. Je sors devant la maternité, il ne m'a fallut que 2 minutes pour réaliser : je suis maman, j'ai une petite fille merveilleuse, les sages femmes qui m'ont accompagné étaient tellement bienveillantes et parfaites. Et là je pleure, beaucoup. Il fallait que j'écrive aux sages femmes combien je leur était reconnaissante d'avoir joué un rôle si important dans ma vie. J'ai compris à ce moment là que la femme d'avant n'existait plus, qu'en plus de la naissance de ma fille il y avait eu la naissance de la nouvelle moi, la maman. 

Beaucoup d'émotions, je comprends aussi que mon corps a fait un travail incroyable, que mon cerveau s'est complètement adapté et que c'est l'expérience la plus dingue, magnifique et importante de toute ma vie. Merde alors, je suis devenue maman. Comment on peut simplement dire "ouais j'ai accouché" non, c'est tellement plus que ça. C'est un bouleversement énorme!

Les jours qui suivent c'est la même chanson, je suis dans mon rôle sans trop me poser de question mais je refais constamment le fil de mon accouchement dans ma tête. Je demande souvent à Jerem à quelle heure se sont passées les choses parce que tout est flou et je ne veux pas que tout soit flou. Encore maintenant ça l'est, j'oublie souvent comment s'est passé le jour d'avant.

J'adore le séjour à la mat mais j'ai envie de rentrer. 

En rentrant à la maison je me prends une claque. Je n'ai plus mes repères, ni les gentilles sages femmes qui viennent me demander si je vais bien aux toilettes comme il faut (je le précise parce que j' ai adoré le côté sans chichi de l'après naissance). Je pleure encore, pas du tout de tristesse, mais je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Il y un tsunami dans mon corps, je suis noyée dans mes émotions, des émotions que je ne comprends pas et moi j'ai besoin de comprendre. 

Avant d'accoucher j'étais tellement impatiente de remettre du vernis, chose que je me suis interdite pendant toute la grossesse, et de remettre mon piercing au nombril. J'ai été incapable de le faire, je trouvais que ce n'était plus moi, c'était limite traumatisant. C'est passé au bout de 3 semaines mais je ne remets quand même pas de vernis sur les mains pour le moment car trop proche de la bouche de bébé. 

Pendant les 3 premières semaines, j'étais bloquée dans mon accouchement /séjour à la mat et j'avais le syndrome du ventre vide. C'était hard 1 semaine, un chouïa plus normal la 2e puis la 3e jusqu'à ce que je redevienne à peu près moi. Je n'avais pas envie de vivre un autre moment que celui de mon séjour à la maternité, je voulais tout quitter pour devenir sage femme et accompagner les femmes dans ce moment qui a complètement changé ma vie. (A savoir que je déteste les hôpitaux et tout ce qui touche au médical). Donc avec tout ça j'étais carrément perdue. 

Malheureusement, nous avons choisi le week-end des 3 semaines de bébé pour tenter l'aventure du retour à Nancy pour voir la famille et les amis. Ça a été horrible pour moi. Je n'étais pas du tout prête à affronter le monde avec mon petit bébé que j'essayais de comprendre, pas prête à affronter les remarques même les plus bienveillantes qui m'ont fait me remettre en question alors que j'étais confiante et à l'aise avec mon bébé (et que flûte, je suis sa maman !), pas prête non plus à changer notre nouveau rythme qu'on arrivait tout juste à accepter. J'étais encore dans ma phase post partum intense, qui s'est adoucie peu de temps après ce week-end là justement. Bref, trop difficile, ce qui a rendu notre week-end horrible. 

Mais quelques jours après, tout revenait dans l'ordre doucement, miraculeusement. Je retrouvais mes esprits, je me détachais de la grossesse, de l'accouchement, du séjour à la mat et ça faisait du bien même si cette période n'a pas été horrible pour moi, elle est bien pire pour d'autres femmes et dure bien plus longtemps (heureusement ma reprise du boulot est loin sinon je l'aurais faite à ce moment là, la dépression post partum, c'est certain). 

Maintenant je profite de bébé, je me suis complètement adaptée à son rythme. Je n'ai pas parlé de l'allaitement dans cette période des 3 semaines hard mais c'est vrai que c'était difficile, 3 semaines où il faut s'accrocher et rester positive et centrée sur les besoins de bébé mais après ça c'est tellement chouette et pratique ! Et les nuits.... La fameuse question "est-ce qu'elle fait ses nuits ?" elle ne fait pas ses nuits comme on l'entend car ce n'est pas le rythme d'un bébé mais elle fait SES nuits et on s'y fait très bien avec un peu d'optimisme et un rappel de la grande sœur "on n'est pas fait pour dormir 8h d'affilé, on est des mammifères, bébé a besoin de sa maman pour survivre la nuit" qui m'a énormément aidée !!! Merci Aude ! 

Voilà mon expérience, que j'avais besoin d'écrire mais qui peut également être utile à certaines futures/nouvelles mamans. 

Il faut parler les filles ! :) bisous

Marine

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